lundi 4 septembre 2017

Les États-Unis, avec leurs alliés européens et japonais, ont annoncé lundi négocier de nouvelles sanctions sévères de l'ONU contre la Corée du Nord mais la position de Pékin et Moscou, dotés d'un droit de veto, reste incertaine

* Selon la rhétorique de Kim Jong un, les sanctions ne font qu'amplifier sa volonté à affirmer sa capacité nucléaire pour "préserver sa souveraineté". Un autre coup d'épée dans l'eau, mais je sens que ce sera l'un des derniers de la part de Washington. Sans compter que Pyongyang se prépare à un essai imminent...

Ce nouveau train de sanctions - le huitième - sera mis au vote du Conseil de sécurité le 11 septembre, a déclaré l'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Nikki Haley. « Trop c'est trop » et il faut que l'ONU prenne « les mesures les plus fortes possible » et « cesser les demi-mesures », a-t-elle lancé lors d'une session du Conseil convoquée en urgence au lendemain d'un sixième essai nucléaire nord-coréen.

Les dernières résolutions sanctionnant Pyongyang, y compris celle du 5 août, chacune plus sévère que la précédente, ont été adoptées à l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité.

« Nous verrons ce qu'il y a dans le projet de résolution », a déclaré après la réunion l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia. Mais « des sanctions seules n'aideront pas à trouver une solution et je ne suis pas sûr qu'elles influenceront l'autre partie », a-t-il fait valoir. Moscou et Séoul ont condamné « fermement » le dernier essai nucléaire nord-coréen.

La position de la Chine sur un huitième train de sanctions n'est pas connue. La crise avec la Corée du Nord « doit être résolue de manière pacifique », a déclaré lundi son ambassadeur à l'ONU, Liu Jieyi. « Grâce au dialogue, nous pouvons aboutir à une dénucléarisation de la péninsule coréenne », a-t-il assuré.

Pékin, premier soutien de Pyongyang et destinataire de 90 % de ses exportations, est un acteur-clé dans la problématique nord-coréenne. Les dernières mesures visent à priver la Corée du Nord d'un milliard de dollars par an de recettes dans les domaines du fer, du charbon et de la pêche. Elles ont été adoptées au terme d'un mois de négociations ardues entre les États-Unis et la Chine.

Accusé dans le passé de n'avoir pas appliqué à la lettre les résolutions de l'ONU, Pékin a promis début août un respect rigoureux.

Tourisme, expatriés

Selon des sources diplomatiques, les nouvelles mesures en négociations cette semaine pourraient concerner le pétrole, le tourisme, le renvoi dans leur pays de travailleurs nord-coréens expatriés, et des décisions sur le plan diplomatique.

Au sein du Conseil de sécurité, Washington peut notamment se targuer du soutien de Londres, Paris, Rome et Tokyo. « Nous soutenons l'adoption rapide par le Conseil de nouvelles sanctions dans le domaine économique et sectoriel », a déclaré l'ambassadeur français François Delattre à l'issue de la réunion du Conseil.

Lors de celle-ci, plusieurs pays ont souligné « l'urgence » d'une réponse internationale alors que le régime de Kim Jung-un semble se préparer à un nouveau tir de missile balistique. C'est la deuxième fois en six jours que l'ONU se réunit en urgence. Le 29 août, il s'était borné à adopter une déclaration à l'unanimité condamnant un tir de missile nord-coréen ayant survolé le Japon.

La bombe à hydrogène que Pyongyang a fait exploser dimanche avait une puissance estimée à 50 kilotonnes, soit cinq fois plus que le précédent test nord-coréen, et plus de trois fois plus que la bombe américaine lâchée sur Hiroshima en 1945, selon des responsables sud-coréens.

La Corée du Nord pourrait avoir désormais la capacité de mettre une bombe nucléaire sur un missile pouvant toucher les États-Unis, mais les Occidentaux n'en ont pas de certitude absolue à ce stade.

« Sang-froid »

Pour éviter la course à la surenchère entre Américains et Nord-Coréens, la Chine et la Russie ont récemment proposé une suspension des manoeuvres américano-sud-coréennes contre un gel des programmes d'armement nord-coréens. Mais Nikki Haley a sèchement rejeté lundi cette offre. « On ne peut baisser la garde » alors que le régime nord-coréen « ne demande qu'une chose, la guerre », a-t-elle asséné.

Son homologue russe a insisté pour que les pays membres du Conseil de sécurité « préservent leur sang-froid » et ne se « laissent pas déborder par des émotions ». Avec ces propos, il a semblé viser implicitement le président américain Donald Trump qui avait promis il y a quelques semaines « le feu et la fureur » à Kim Jung-un s'il continuait ses « provocations ».

En décisions immédiates, Séoul et Washington ont annoncé le renforcement en Corée du Sud du système de lance-missiles THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense), le bouclier américain qui provoque la fureur de Pékin.

Le président américain Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-in sont par ailleurs tombés d'accord pour supprimer le seuil limitant la charge portée par les missiles de la Corée du Sud à 500 kg.

Les États-Unis avaient menacé dimanche le Nord d'une « réponse militaire massive » au cas où il menacerait leur territoire ou celui de leurs alliés, tout en affirmant que Washington ne recherchait pas « l'anéantissement total » du pays reclus.

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